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Seche prof tourisme fluvial


“Il faut créer une offre touristique”, théorise-t-il. Que des touristes - que les salariés comme les associatifs imaginent un peu beauf et très consuméristes - affluents vers les chantiers fait peur à toute l’association. Mais l’idée d’un tourisme écologique et patrimoniale, forcément qualitatif - et donc qui ferait venir un public plus riche, plus instruit et plus restreint - a elle fait son chemin.

​L’ouverture d’une boutique dans les mois prochains n’est qu’une première étape dans ce qui pourrait représenter le salut de l’association. Et si ce modèle ne marche pas, “l’association pourrait redevenir un repère de passionné de bateau”, explique la vice-présidente. Avec comme conséquence directe la fin de l’action sociale et donc la suppression de plusieurs emplois. 


"Le noeud du problème, c’est le manque de subventions de fonctionnement”, explique Paul. Plus de 60% du budget sert à faire payer les salariés. Sans subvention fixe, l'association n'a qu'une seule solution : enchaîner les projets pour toucher de multiples subventions.  Une forme de fuite en avant qui court à sa fin. La moitié du budget venait du projet Demain le Fleuve. "Les 200 000 euros liés au chantier de formation servaient aussi à financer les bâtiments, des salariés"




Pour éviter le choc, les associatifs se creusent la tête. Le mécénat reste la solution la plus évidente. Un éventuel coup de main de Nobert Fradin pourrait être salutaire. Riche promoteur immobilier, esthète renommé et passionné de marine, l’homme a l’origine du musée de la mer de Bordeaux pourrait être un des futurs contributeurs privés au projet du chantier. Sauf que son argent risque de ne pas suffire - et de toute façon, l’association se refuse à être dépendante d’un seul particulier.


“Il faut aller chercher l’argent là où il est : dans le privé”, explique Vincent Joignon. Dans son uniforme d’universitaire - costume, lunettes et chaussures cirées -, il détonne en bord de fleuve. Chargé d’enseignement à l’université de Bordeaux-Montaigne, l’historien est spécialiste de l’histoire de la Garonne. Après avoir longtemps hésité, l’intello est enfin près à mettre la main à la patte et va probablement rejoindre le conseil d’administration.





Rénover le cabanon adjacente au ponton est un des projets envisagés pour dynamiser les chantiers du Tramasset.

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Restaurer le cabanon adjacent au ponton pour en faire une résidence d’artiste est une des pistes envisagée pour dynamiser le lieu.

La crise financière que traverse l'association ne se limite pas à la fin d'un projet. Le problème ? Un modèle économique bancal. Certes, l'association rentre de l'argent. Elle fait payer certains particuliers pour la restauration des embarcations, et organise aussi des visites guidées pour de petits groupes. Avec ça et la réponse aux appels à projets, elle dégage plus de 160 000 euros... Mais c'est loin d'être assez. "Beaucoup de nos activités se font à pertes", explique Lucile, étudiante en sciences politiques en stage dans l'association.

Persuadé qu'il est plus important de faire vivre un patrimoine que leur porte-monnaie, l'association accepte certains chantiers à pertes. Sans compter qu'une partie du budget est absorbée par un projet qui n’en finit plus : la fabrication d’un coureau, un bateau traditionnel girondin de 24 mètres de long qui servait à transporter des marchandises. Laisser en plan, la construction ne pourra fini sans 200 000 euros d'investissement.

VERS CHAPITRE 3

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